Dix jours après les attentats du 13 novembre, le livre d’Ernest Hemingway Une fête mobile (1964) était épuisé. Le 20 novembre 2015, un porte-parole de Gallimard, l’un des plus grands éditeurs de France, annonce que les ventes ont été multipliées par 50 en quelques jours, puis par 150. L’éditeur a été contraint de précipiter des milliers de réimpressions. La capitale ne perdait pas de temps pour reconquérir son statut de Ville Lumière après les ténèbres de la terreur.
Le dimanche suivant les attentats, les terrasses des cafés parisiens étaient à nouveau bondées et les clients aux tables partageaient des photos sur les réseaux sociaux avec des hashtags comme #JeSuisEnTerrasse (“Je suis à une terrasse”), #TousAuBistrot (“Tous au bistro”) et #OccupyTerrasse. Une décennie plus tard, nul ne doute que si la ville de Paris peut être frappée par des vagues meurtrières, elle ne coule jamais.
Au contraire, rarement la plus grande ville de France a bénéficié de l’aura internationale qu’elle possède aujourd’hui. En juillet, Frédéric Hocquard, adjoint à la maire de Paris chargé du tourisme et de la vie nocturne, avait même alerté sur un risque de “saturation” et de “blocage” alors que 35 à 40 millions de touristes affluent chaque année dans la capitale. Il y a dix ans, une unité terroriste aspirait à anéantir la vie parisienne. Au lieu de cela, ils ont remis Paris au centre du monde.
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