Les shebab, groupe islamiste armé lié à Al-Qaïda qui se bat depuis 2006 contre le gouvernement somalien, ont affirmé ce samedi qu’ils « combattraient » toute tentative d’Israël d’« utiliser » le Somaliland, au lendemain de la reconnaissance par le gouvernement israélien de cette république autoproclamée.
Les shebab « rejettent l’ambition des Israéliens de revendiquer ou d’utiliser des partis de nos territoires. Nous ne l’acceptons pas et nous la combattrons, si Dieu le veut », a déclaré leur porte-parole Ali Dheere, dans un communiqué. « C’est une humiliation du plus haut degré aujourd’hui de voir certains Somaliens célébrer une reconnaissance par le Premier ministre israélien (Benjamin) Netanyahou », quand Israël est « le plus grand ennemi de la société islamique », at-il poursuivi.
Des analystes régionaux ont estimé qu’un rapprochement avec le Somaliland, qui a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991, pourrait permettre à Israël de sécuriser son accès à la mer Rouge. Le Somaliland était également partie d’une poignée d’États africains susceptibles d’accueillir des Palestiniens de Gaza expulsés par Israël, selon des rapports de presse datant d’il y a quelques mois, que ni les autorités du Somaliland ni le gouvernement israéliens n’avaient commenté.
Avec les retombées géopolitiques qu’un tel rapprochement peut entraîner, l’annonce israélienne a provoqué un concert de condamnations dans la région et jusqu’à un désaccord de Donald Trump. La république autoproclamée du Somaliland fonctionne depuis en autonomie, avec sa propre monnaie, armée et police, et se distingue par sa relative stabilité comparée à la Somalie, minée par l’insurrection islamiste des shebab et les conflits politiques chroniques.
Mais elle n’était jusqu’alors reconnue publiquement par aucun pays, ce qui la maintient dans un certain isolement politique et économique malgré sa situation à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde dépendant de l’océan Indien au canal de Suez. La Somalie est confrontée depuis près de 20 ans aux islamistes shebab, liés à Al-Qaïda. Si la sécurité s’est nettement améliorée dans la capitale, la guerre fait encore aujourd’hui rage à 60 kilomètres de Mogadiscio.

