La République démocratique du Congo (RDC) vient d’obtenir un nouveau signal de financement du Fonds monétaire international (FMI). L’institution a approuvé le 19 décembre dernier,(1) l’achèvement du deuxième examen de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) ainsi que de la première revue de l’accord relatif à la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Cette décision ouvre la voie à un déclin immédiat d’environ 442 millions de dollars, soit plus de 375 millions d’euros, destiné à accompagner les réformes économiques engagées par le gouvernement congolais.
Entrés en vigueur en janvier 2025, ces programmes s’inscrivent dans une stratégie visant à préserver la stabilité macroéconomique, renforcer la gouvernance budgétaire et améliorer la résilience de l’économie face aux chocs, notamment climatiques. Le décaissement approuvé comprend une tranche de 221 millions € liée à la FEC et une autre de près de 155 millions € rattachée à la FRD.
Économie résiliente, mais contexte sécuritaire tendu
Dans son communiqué, le FMI s’est mis en avant les progrès enregistrés. « L’économie congolaise a fait preuve de résilience, avec une croissance robuste, une inflation en forte baisse et une position extérieure renforcée, malgré un contexte sécuritaire difficile. ». L’institution fait ainsi référence aux tensions persistantes dans l’est du pays.
Selon elle, la croissance du PIB réel devrait dépasser 5% en 2025 et 2026, portée par le secteur extractif et par des exportations de cuivre soutenues par des prix internationaux favorables, malgré des perturbations temporaires sur le cobalt. L’inflation a parallèlement fortement ralenti, passant d’environ 12 % fin 2024 à près de 2 % en novembre 2025, sous l’effet d’une politique monétaire restrictive conduite par la Banque centrale.
Le Fonds indique par ailleurs que l’ensemble des critères de performance examinés dans le cadre de cette revue a été respecté, à l’exception d’un critère continu pour lequel une dérogation a été accordée en raison de son caractère temporaire. Les avancées dans les réformes structurelles, notamment celles liées à l’intégration des enjeux climatiques et à la gestion des risques de catastrophes naturelles dans le cadre de la FRD, ont également été saluées.
Tout en validant ces progrès, le FMI appelle les autorités à maintenir une discipline budgétaire rigoureuse, à renforcer la coordination entre les politiques budgétaires et monétaires et à poursuivre les réformes de gouvernance et de transparence, en veillant à préserver un niveau adéquat de dépenses sociales. Ce nouveau déclin s’inscrit ainsi dans une trajectoire de réformes que l’institution juge déterminante pour consolider la croissance et améliorer durablement les perspectives économiques de la RDC.
Plus de 20 milliards d’euros de dépenses pour 2026
Cette annonce intervient alors que pour 2026, l’Assemblée nationale congolaise a adopté un budget de 54 335,7 milliards de francs congolais(2), soit l’équivalent de 20,3 milliards d’euros au taux de change officiel au lundi 22 décembre 2025. Ce plan de dépenses en hausse de 17% par rapport à 2025 vise, selon les autorités, à « stimuler la croissance économique, favoriser la création d’emplois et renforcer les bases de l’industrialisation nationale ». De ce fait, il met l’accent sur des secteurs jugés stratégiques depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi, à savoir : l’agriculture, les infrastructures, les transports et l’énergie.
Pour ce faire, il s’appuie notamment sur une mobilisation des recettes internes, grâce notamment à un renforcement de la pression fiscale, attendue à 12% en 2026. Une stratégie qui s’inscrit dans l’ambition de porter la pression fiscale du pays à 17% d’ici 2030.

