1 La population de Loudéac Communauté augmentée depuis 2017
Sur une carte de la démographie bretonne, on pourrait penser d’instinct que les populations se tournent vers le littoral, désertant les campagnes. Dans les Côtes-d’Armor, Loudéac Communauté s’étend sur 1 168 km² et compte, certes, moins d’habitants que Lamballe Terre et Mer pour le même nombre de communes. « Mais depuis sa création en 2017, la population de Loudéac Communauté augmente continuellement », relève Xavier Hamon, président de l’EPCI et maire du Quillio. En effet, avec ses 52 214 habitants, l’intercommunalité a gagné 926 habitants entre 2017 et 2023, pour une évolution moyenne de + 0,3 % par an.
Xavier Hamon, président de Loudéac Communauté, est aussi maire du Quillio, petite commune dont la population augmente rapidement. (Le Télégramme/Alice Gleizes)
2 Des communes très attractives, notamment là où se concentre l’activité économique
Cernée de parcelles agricoles, fief de l’agro-industrie bretonne avec une zone d’activité plus grande que son centre-ville, la ville de Loudéac gagne en habitantslà où Saint-Brieuc en perd. L’Insee enregistre 416 habitants supplémentaires entre 2017 et 2023, pour une évolution moyenne de + 0,7 %. « Il y a 10 000 emplois à Loudéac pour 10 000 habitants », analyse Bruno Le Bescaut, maire.
Du côté du Mené, où se trouvent les abattoirs de Kermené et un tissu économique particulièrement dense, la population a augmenté de 0,4 % en six ans, passant de 6 417 à 6 556. « Sur Loudéac Communauté, il y a entre 800 et 900 postes à pourvoir en CDI, tous métiers confondus, avec une majeure partie dans l’agroalimentaire », décompte Xavier Hamon.
3 De gros écarts entre les petites communes : la théorie de l’axe Triskell
« On remarque des disparités selon la proximité des communes avec l’axe Triskell, aux abords de la RN 164 et de la RD 700 », pose Xavier Hamon. Le maire du Quillio prend l’exemple de sa commune, qui est parmi les meilleurs élèves : la population augmente en moyenne de + 1,2 % par an. Proche de Guerlédan, située au-dessus de Saint-Caradec, cette petite commune est positionnée pile entre les deux axes. En six ans, elle a gagné 42 habitants, passant de 555 à 597. À l’inverse, Corlay a perdu 49 habitants, passant de 957 à 914.
4 L’immobilier, vecteur de mouvement de population
Dans chacun des exemples, l’immobilier se corrèle à l’augmentation de population. À Loudéac, « on gagne en habitants, malgré une centaine d’appartements vides à Saint-Bugan, dans les tours vouées à être détruites, on aurait pu avoir 200 habitants en plus ». Le maire Bruno Le Bescaut décompte entre 400 et 500 personnes en recherche active de logement. À Plémet, où la population est en forte hausse, « le logement est relativement tendu, mais un lotissement sera bientôt commercialisé », explique Chantal Névo, la maire.
C’est peut-être l’explication à la forte diminution de la population de Plouguenast-Langast. En six ans, elle est passée de 2 487 à 2 380. « Je ne peux pas l’expliquer, réfléchit Yvon Le Jan, maire. Pourtant, nous avons tout ce qu’il faut. Mais le prix de l’immobilier est assez élevé, ce sont des grandes maisons dont les prix sont négociés par des gens en fin de carrière. L’accès à la propriété pour les jeunes est de plus en plus difficile. » Deux lotissements sont en cours de construction, pour une vingtaine de lots.