(CNN) — Les responsables de l’administration Trump ont discuté en privé de la possibilité d’une rencontre entre le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors de la visite de Trump en Asie le mois prochain, même si beaucoup sont sceptiques quant à la possibilité que cela se produise, ont indiqué des sources proches du dossier.
Les responsables n’ont pas encore réalisé la planification logistique sérieuse dont ils auraient besoin pour organiser une telle visite, ont indiqué les sources, soulignant le fait qu’il n’y a pas eu de communications entre Washington et Pyongyang comme Trump l’a fait à certains moments au cours de son premier mandat. Les premiers contacts de Trump avec le dirigeant nord-coréen plus tôt cette année n’ont jamais reçu de réponse car les Nord-Coréens n’acceptaient pas la lettre, ont déclaré deux sources à CNN.
Pour le prochain voyage, la Maison Blanche s’est montrée bien plus concentré sur l’organisation d’une rencontre avec le dirigeant chinois Xi Jinping dans un contexte d’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.
Mais Trump a exprimé publiquement et en privé son désir de rencontrer son homologue nord-coréen, et les responsables ont laissé la porte ouverte à une réunion pendant son voyage en Asie. Durant le premier mandat de Trump, les responsables ont organisé un poignée de main entre les deux hommes dans la zone démilitarisée coréenne en moins de 48 heures après le président a tweeté une invitation se réunir – un exemple de la rapidité avec laquelle les choses peuvent changer.
L’intérêt personnel de Trump pour une éventuelle rencontre avec Kim était initialement piqué après que Trump ait accueilli le président sud-coréen Lee Jae Myung à la Maison Blanche en août, selon les sources. Au cours de leur réunion, Lee a officiellement invité Trump à assister à la réunion des ministres du Commerce de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud et a suggéré que ce cadre pourrait fournir à Trump une excellente occasion de rencontrer Kim, a rapporté CNN précédemment.
Trump était ouvert à l’idée, disant à Lee qu’il se pencherait sur la question.
“Je le ferai et nous aurons des discussions. Il aimerait me rencontrer”, a déclaré Trump à propos du dirigeant nord-coréen. “Nous sommes impatients de le rencontrer et nous améliorerons les relations.”
Pour sa part, Kim a également exprimé sa volonté de s’asseoir avec Trump lors d’un discours devant le parlement nord-coréen le mois dernier, selon des commentaires rapportés par les médias d’État nord-coréens.
“Personnellement, j’ai encore de bons souvenirs du président américain Trump”, a déclaré Kim lors de son discours, selon les informations. « Si les États-Unis abandonnent leur obsession creuse de la dénucléarisation et veulent poursuivre une coexistence pacifique avec la Corée du Nord basée sur la reconnaissance de la réalité, il n’y a aucune raison pour nous de ne pas nous asseoir avec les États-Unis. »
Mais les choses ont changé depuis que Trump a rencontré Kim en 2019 à Panmunjom, à la frontière qui sépare les deux Corées. La Corée du Sud a joué un rôle majeur en ramenant la Corée du Nord à la table des négociations et en posant les bases de cette réunion, au cours de laquelle Trump est devenu le premier président américain à mettre les pieds dans ce Nord isolé et reclus.
Les relations entre les deux Corées étaient alors beaucoup plus chaleureuses. Le nouveau président sud-coréen n’est au pouvoir que depuis quelques mois et n’a pas encore effacé l’héritage de son prédécesseur, qui était bien plus belliciste envers le régime de Kim.
Selon le ministère de l’Unification de la Corée du Sud, il n’y a aucune communication en cours entre la Corée du Sud et la Corée du Nord concernant un éventuel sommet Corée du Nord-États-Unis.
Et même si les équipes de sécurité de la Maison Blanche ont effectué deux voyages en Corée du Sud pour repérer des lieux avant l’arrivée de Trump, aucun de ces voyages n’a eu lieu dans la région de Panmunjom, a déclaré une source gouvernementale sud-coréenne, suggérant une répétition de l’opération. le sommet de 2019 avec Kim n’est pas envisageable pour l’instant.
La Maison Blanche a refusé de commenter.
Une poignée de main arrangée à la hâte
Les sommets très médiatisés entre Trump et Kim au cours du premier mandat du président n’ont pas réussi à atteindre l’objectif principal du président : maîtriser le programme nucléaire de la Corée du Nord.
Leurs réunions à Hanoï et à Singapour ont eu lieu après un travail préparatoire intense entre les deux parties, fortement axé sur la logistique et le fond. En conséquence, les responsables de l’administration et les experts estiment que s’ils devaient se rencontrer à nouveau, les deux parties devraient prendre des dispositions dès maintenant.
Mais tous les engagements entre les deux dirigeants ne reposent pas sur une planification prolongée des responsables de niveau opérationnel. La dernière rencontre entre Trump et Kim en 2019 a été organisée à la hâte après que le président ait tweeté une invitation à se réunir.
Ce message a brusquement déclenché la rencontre entre les deux hommes dans la zone démilitarisée – une visite désormais célèbre qui a permis à Trump de franchir brièvement la ligne de démarcation vers la Corée du Nord.
Au moment de cette invitation, il n’y avait eu aucune communication active entre les deux parties depuis des mois, avait précédemment rapporté CNN. Au contraire, Trump avait quitté son dernier sommet avec le dirigeant nord-coréen à Hanoï plus tôt cette année-là sans accord ni signe de progrès, signalant l’échec des efforts diplomatiques au plus haut niveau.
« Parfois, il faut marcher » Trump a déclaré pendant une conférence de presse à l’issue du sommet de Hanoï, qui s’est terminé plus tôt que prévu. “C’était juste une de ces fois.”
Avant le voyage de Trump en Corée du Sud en 2019, ses anciens collaborateurs en Corée du Nord avaient envisagé d’organiser une autre réunion entre les deux dirigeants, mais ont finalement décidé de ne pas le faire parce qu’ils ne pensaient pas que le moment était venu de ramener la Corée du Nord à la table, selon d’anciens responsables de l’administration.
Cependant, cela a changé lorsque Trump a commencé à exprimer son intérêt pour une rencontre alors qu’il était sur le terrain en Asie.
Le président avait évoqué une éventuelle rencontre lors de sa rencontre avec le dirigeant chinois Xi à l’époque. Il a demandé à Mike Pompeo, alors secrétaire d’État, s’il pensait que ce serait une bonne idée, selon un ancien responsable de l’administration. Pompeo a dit qu’il examinerait la question. À la surprise de nombreux membres de l’équipe travaillant sur le portefeuille nord-coréen, le tweet de Trump a été publié le lendemain matin.
“Après quelques réunions très importantes, y compris ma rencontre avec le président Xi de Chine, je quitterai le Japon pour la Corée du Sud (avec le président Moon). Pendant que là-bas, si le président Kim de Corée du Nord voit cela, je le rencontrerais à la frontière/DMZ juste pour lui serrer la main et lui dire bonjour (?)!” » Trump a tweeté.
Les responsables de l’administration Trump ont immédiatement mis les bouchées doubles alors qu’ils essayaient de savoir si Kim accepterait. Un article de l’Agence centrale de presse coréenne a été publié quelques heures après le tweet de Trump signalant l’ouverture de Pyongyang à la réunion – ce que l’administration Trump a noté de près, a déclaré l’ancien responsable. Même si l’article indiquait que les Nord-Coréens ne connaissaient pas le but de la réunion, ils n’ont pas fermé la porte à cette possibilité. Les responsables de l’administration pensaient alors qu’une réunion était très probable, a indiqué la source.
L’administration Trump a ensuite activé la ligne d’assistance téléphonique entre les États-Unis et la Corée du Nord située dans la zone démilitarisée et gérée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par un officier militaire américain parlant coréen. Mais les appels sont restés sans réponse. Puis ils se sont tournés vers une autre tactique qu’ils avaient utilisée auparavant : le porte-voix. Un officier militaire américain s’est rendu à la frontière et a utilisé le porte-voix pour projeter le message à la partie nord-coréenne que les États-Unis essayaient de communiquer avec eux au sujet d’une réunion au niveau des dirigeants, a déclaré l’ancien responsable. De l’autre côté, un Nord-Coréen a enregistré le message mais n’a pas répondu.
Quelques heures plus tard, la hotline a sonné pour inviter une délégation américaine à venir en Corée du Nord pour une réunion de planification. La délégation américaine, qui comprenait le représentant spécial pour la Corée du Nord Stephen Biegun, le responsable du Département d’État Kevin Kim et la directrice principale de la NSA pour la péninsule coréenne Allison Hooker, s’est envolée de Séoul pour la zone démilitarisée la nuit même où le tweet de Trump a été envoyé, où ils ont rencontré pendant environ une heure leurs homologues nord-coréens. Les deux parties ont discuté d’une éventuelle réunion, mais rien n’a été formellement convenu, et les responsables de l’administration Trump sont repartis avec la demande de la Corée du Nord pour une proposition détaillée avant minuit. Cette proposition a été faxée à Pyongyang lorsque les responsables sont rentrés à Séoul.
La réponse de la Corée du Nord ne s’est pas produite du jour au lendemain et, dans la matinée, les responsables américains surveillaient de près tous les canaux possibles. Puis un signal clair est arrivé : les Nord-Coréens avaient envoyé une vaste équipe pour nettoyer leur côté de l’espace le long de la ligne de démarcation militaire qui divise la Corée du Nord et la Corée du Sud, ce qui était très inhabituel. Puis la hotline a sonné et la nouvelle est arrivée que Kim Jong Un participerait à la réunion avec Trump plus tard dans la journée.
En s’approchant du dirigeant nord-coréen, Trump a fait 20 pas dans le pays, entrant dans l’histoire en tant que premier dirigeant américain en exercice à mettre les pieds dans le royaume ermite. Les deux dirigeants se sont ensuite serré la main et se sont rencontrés pendant environ une heure.
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