Paris (awp/afp) – Les Bourses mondiales évoluent majoritairement dans le vert jeudi, surfant sur les résultats impressionnants du géant des puces électroniques Nvidia, première capitalisation mondiale, qui tempèrent les craintes d’une bulle financière autour de l’intelligence artificielle (IA).
En Europe, vers 08h40 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 1,21%, Londres 0,70%, Francfort 1,07% et Milan 1,15%.
En Asie, Tokyo a pris 2,65%. Hong Kong reste stable (+0,02%) dans les derniers échanges. Seule Shanghai reculait (-0,40%).
Les marchés sont “portés par les résultats explosifs de Nvidia”, selon John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.
Nvidia, chiffre de proue de l’intelligence artificielle, a annoncé mercredi un lien de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour le trimestre suivant.
Son directeur général, Jensen Huang, a assuré que les ventes de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA, étaient “hors norme”. “La demande de capacités de calcul continue d’accélérer”, at-il ajouté, cité dans un communiqué.
“L’IA se répand partout et peut tout faire”, at-il encore déclaré.
De quoi “relancer l’appétit” pour la “thématique” de l’IA en Bourse, relève M. Plassard.
Les actions de Nvidia grimpaient de plus de 5% dans les échanges d’avant-séance à Wall Street vers 08h30 GMT.
Les marchés étaient minés depuis plusieurs semaines par la crainte que les investissements massifs dans cette technologie ne constituent une bulle financière et que les valorisations des géants de la tech ne soient trop élevées.
Mais les résultats ont “complètement changé l’humeur” des investisseurs, et ont “repoussé les craintes de bulle pour un autre jour”, adhèrent les analystes de la Deutsche Bank.
Reste que “tous les nuages ne se sont pas dissipés. L’anxiété autour du surinvestissement dans l’IA, et le recours à la dette pour le financeur ne cessent de gonfler, et pour de bonnes raisons”, prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.
Focus sur l’emploi américain
Autre point d’attention des marchés : la publication du rapport sur l’emploi américain pour le mois de septembre à 13h30 GMT.
Il sera d’autant plus intéressant que les chiffres du mois d’octobre ne seront jamais publiés en raison de la paralysie budgétaire (“shutdown”) qui a perturbé pendant plusieurs semaines la collecte des données aux Etats-Unis.
Or, les chiffres du chômage sont cruciaux pour anticiper la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de sa prochaine réunion en décembre.
Un marché du travail au ralenti permettra à la Fed de justifier une baisse des taux afin de soutenir l’activité économique. Des chiffres solides soutiendraient en revanche un statu quo, un scénario de plus en plus craint par les investisseurs.
Plusieurs membres de l’institution ont en effet récemment joué la carte de la prudence sur une nouvelle baisse des taux à l’issue de la prochaine réunion, programmée les 9 et 10 décembre prochains, sur fond d’inflation persistante aux Etats-Unis.
Selon le compte rendu de la dernière réunion, publié mercredi, “de nombreux participants” ont “suggéré que, compte tenu de leurs prévisions économiques, il serait probablement souhaitable” de laisser les taux modifiés “pour le reste de l’année”.
Côté changement, le dollar prenait 0,14% par rapport à l’euro, à 1,1522 dollar pour un euro.
Obligation BNP Paribas
Le groupe bancaire français BNP Paribas grimpe jeudi à Paris, après avoir annoncé le relèvement de son objectif de ratio de fonds propres.
Son titre prenait 5,79% vers 08h20 GMT, à 70,93 euros, en première place d’un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un “ratio CET1 fixé à 13% à l’horizon 2027”.
Le groupe a également annoncé qu’il lancerait au mois de novembre son programme de rachat d’action de 1,15 milliard d’euros annoncé en mai.
Le bitcoin se reprennait vers 08h30 GMT, prenant 1,84% à 92’175 dollars, après avoir chuté sous les 90’000 dollars en début de semaine.
Du côté du pétrole, le baril de WTI nord-américain prenait 0,67% à 59,44 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,61% à 63,90 dollars.
afp/lf
