
Cette semaine, on vous emmène loin des centres et des évidences, avec deux premiers films portés par des cinéastes qui abordent la fiction comme un terrain d’exploration sensorielle, morale et politique.
«Le pays d’Arto» (de Tamara Stepanyan) et «L’Engloutie» (de Louise Hémon) : deux films qui partagent une même attention aux territoires, aux corps déplacés, et à ce que le cinéma peut révéler quand il accepte l’incertitude, qui place aussi, au centre du cadre, des héroïnes confrontées à l’inconnue.
«Le pays d’Arto» : Céline arrive pour la première fois en Arménie afin de régulariser la mort d’Arto, son mari. Elle découvre qu’il lui a menti, qu’il a fait la guerre, usurpé son identité, et que ses anciens amis le respectent pour un déserteur. Commence pour elle un nouveau voyage, à la rencontre du passé d’Arto : invalides des combats de 2020, vétérans des batailles victorieuses des années 90, hantises d’une guerre qui n’en finit jamais. Une femme court après un fantôme. Comment faire pour l’entrer ? Peut-on sauver les morts ?
«L’Engloutie» : 1899. Par une nuit de tempête, Aimée, jeune institutrice républicaine, arrive dans un hameau enneigé aux confins des Hautes-Alpes. Malgré la méfiance des habitants, elle se montre bien décidée à éclairer de ses lumières leurs croyances obscures. Alors qu’elle se fond dans la vie de la communauté, un vertige sensuel grandiose en elle.

