Les ambitions sont énormes au sein de l’une des meilleures formations que le Canada présentera en patinage de vitesse sur courte piste aux Jeux olympiques de Milan-Cortina dans deux mois. En début de saison, l’entraîneur-chef Marc Gagnon avait établi l’objectif de sept médailles sur la glace du Forum Unipol. Ses athlètes étaient restés silencieux.
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Quelques mois plus tard, fort d’un automne couronné de succès avec des performances aussi solides qu’inspirantes sur le circuit mondial de patinage de vitesse, tant chez les hommes que chez les femmes, cet objectif se veut maintenant très réaliste.
L’unifolié comptera sur le meilleur patineur au monde, William Dandjinou, et sur celui qui occupe le troisième rang, Steven Dubois. Le jeune Félix Rousel figure tout juste aux portes du top 10 (11e) tandis que Maxime Laoun se trouve dans le top 30. S’ajoute à eux le médaillé d’or au relais 5000 mètres aux Jeux de Pékin, en 2022, et maintes fois médaillé sur le circuit mondial, Jordan Pierre-Gilles.
L’équipe féminine sera quant à elle composée de trois Québécoises, avec la vétérane Kim Boutin, qui vivra sa dernière aventure olympique. La native de Sherbrooke sera accompagnée de Danaé Blais et de Florence Brunelle, ainsi que de la meilleure patineuse mondiale présentement, Courney Sarault. Rikki Doak, également du Nouveau-Brunswick, comme Sarault, complétera l’équipe, présentée en grande pompe à la maison du Comité olympique canadien, au centre-ville de Montréal, mercredi après-midi.
Grand succès
Depuis deux ans, l’unifolié congestionne les podiums dans les grandes compétitions internationales. Présentement, cette formation dotée d’une profondeur abyssale, d’une puissance inouïe et d’une unité à tout casser compte sur les deux meilleurs athlètes au monde dans leur discipline.
Dans les épreuves par équipe, elle cartonne aussi. Les femmes occupent le troisième rang du classement au relais 3000 mètres tandis que les hommes sont au quatrième échelon d’une très chaude lutte contre les Chinois, les Néerlandais et les Coréens. Au relais mixte, le Canada apparaît au troisième échelon.
L’objectif des sept médailles à Milan posé par Gagnon est donc réaliste avec les neuf épreuves à l’affiche. D’autant plus que pour la première fois en 20 ans, l’unifolié sera représenté par 21 inscriptions à travers toutes les épreuves, ce qui correspond à la limite ultime selon la réglementation.
«Ce quota de 21 inscriptions, c’était le premier objectif, a expliqué Gagnon en point de presse. Cette réussite démontre la force extrême de notre équipe. Ça n’a pas été réussi si souvent dans l’histoire. Tout le monde en est vraiment fier.»
Foncer et essayer
Dans une ère où les athlètes sont davantage orientés sur le processus que les résultats, l’entraîneur-chef n’est pas inquiet d’avoir encerclé un objectif numérique en Italie. Il l’a fait pour que son groupe fonce dans cette mission collective afin d’exercer de la pression sur chacun d’eux.
Mais aussi, car il s’agit de la toile de fond de l’aventure à Milan.
«C’est l’objectif d’équipe. Individuellement, chacun d’entre eux a quelque chose à offrir à l’équipe. Tout le monde pousse dans la même direction» a indiqué l’ancien athlète et médaillé olympique en louangeant entre autres tout le travail réalisé du côté de la psychologie sportive.
Comme l’a souligné à gros trait le directeur de la haute performance de Patinage de vitesse Canada, Marc Schryburt, « on ne vise pas la participation. Sur étau la victoire. Avec le sourire, en équipe, et tous ensemble».
Le chef de la direction de l’organisme, Joe Morissette, a quant à lui braqué les projecteurs sur les deux dernières saisons «extraordinaires» de l’équipe, qui a cumulé 37 médailles et soulevé le premier globe de cristal à l’épreuve par équipe.
Moins de pression
Les Canadiens se promèneront donc à Milan avec une cible dans le dos à l’anneau glacé de courte piste. Une position qui n’effraie pas Dandjinou, Sarault, Boutin et cie.
«Le fait d’avoir du succès ne vient pas avec une pression additionnelle. On sait qu’on peut tous gagner des médailles dans cette équipe, a expliqué Boutin, qui en sera à sa troisième et dernière aventure olympique. On se voit beaucoup plus comme une force collective qu’individuelle et c’est payant.»
Dandjinou ne s’attend pas à ce que les médailles soient offertes sur des plateaux d’argent par leurs rivaux, surtout pas sur une scène aussi survitaminée que les olympiades.
« Il ne faut pas avoir peur de nos ambitions. On ne cache pas notre objectif. Je sais ce que je veux et c’est de gagner. On ne s’attend pas à ce que ce soit facile.»
Cette quête canadienne débutera le 10 février.






