A l’horizon 2029, le gouvernement compte avoir quasi 2 milliards d’euros en remettant au travail les malades de longue durée. Le chiffre de 100.000 malades à réinsérer dans le monde du travail est avancé. “Tout le monde est d’accord pour dire que les gens qui peuvent travailler, doivent travailler. Le problème, c’est que vous n’allez jamais les atteindre, les 100.000, c’est impossible“, estime Paul Magnette.
“Aujourd’hui, on a autant de malades de longue durée en Belgique qu’en Allemagne“, réagit Yvan Verougstraete pour qui l’objectif “est de permettre à 100.000 personnes de retrouver un sens et de pouvoir se réinvestir “. “Je pense qu’on doit au moins être capable d’avoir ce pari-là, d’avoir cet optimisme-là pour la Belgique parce que c’est nécessaire pour nos finances, mais c’est aussi nécessaire pour les femmes et les hommes qui sont dans cette situation-là.“, estime le président des Engagés.
De l’autre côté de la table, Paul Magnette est d’un autre avis. Sur le fond, il rejoint Yvan Verougstraete pour dire “qu’il faut aider les gens à travailler”. Il considère comme normal “que l’on chasse et que l’on condamne et sanctionne ceux qui abusent”. Mais, précise Paul Magnette, “il faut d’abord arrêter de mettre la pression sur les travailleurs parce que c’est ça qui les rend malades“. Pour lui, le gouvernement ne va pas dans cette direction. “Vous augmentez les heures supplémentaires. Vous augmentez les flexijobs. Vous augmentez le travail de nuit. Vous mettez de la pression sur la flexibilité. Vous obligez tout le monde à travailler 4, 5, 6, 7 ans en plus. Évidemment, les gens craquent “, argumente Paul Magnette.
“Oui, les entreprises ont un rôle à jouer“, répond Yvan Verougstraete. “C’est pour cela qu’on veut les responsabiliser“, poursuit-il. On sait, explique-t-il, “qu’un maçon, à 50 ans aura des problèmes de dos“. “C’est aussi le rôle de l’entreprise qui est un des éléments, un des corps constituants de cette société, de se dire, mais comment est-ce que je peux veiller à ce que demain, cette personne puisse continuer à offrir ce qu’elle a à offrir ? “, estime le président des Engagés. ” Parce qu’à 50, 55 ans, on a encore plein de choses à offrir des positifs à cette société “, ajoute-t-il.

