Près de quatre ans après le lancement de l’offensive à grande échelle de la Russie, l’Ukraine est bombardée quotidiennement. Une série de fortes explosions a été entendue à Kiev dans la nuit de vendredi à samedi alors que l’armée avait évité la population de nombreux drones et missiles menaçant plusieurs régions ukrainiennes. Les attaques de la nuit dans la capitale, qui ont notamment provoqué un incendie dans un immeuble résidentiel, ont fait au moins cinq blessés dont quatre ont été hospitalisés, selon le maire Vitali Klitschko.
Les pourparlers en vue d’un règlement du conflit se sont accélérés ces dernières semaines, à la suite de la présentation d’un plan dévoilé par Donald Trump. Alors que ce document était initialement considéré par Kiev et les Européens comme trop favorable à Moscou, Volodymyr Zelenski dévoilé cette semaine les détails d’une nouvelle moutureretravaillée mais évoquée par Moscou, qui a accusé l’Ukraine de vouloir « torpiller » les négociations.
Zelensky « n’a rien tant que je ne donne pas mon accord »
Cette version prévoit un gel de l’actuelle ligne de front sans offrir de solution immédiate concernant les revendications territoriales de la Russie, qui occupent plus de 19% de l’Ukraine. « Nous avons un programme chargé, cela se passera pendant le week-end, je pense dimanche, en Floride, où nous aurons une réunion avec le président Trump », a déclaré vendredi le chef de l’État ukrainien.
Kim Jong Un loue « le sang » versé au côté des Russes en Ukraine
Dans un message de vœux du Nouvel An 2026 au président russe Vladimir Poutinepublié vendredi par l’agence d’État KCNA, Kim Jong Un a déclaré que 2025 avait été une « année vraiment significative » dans l’alliance entre Pyongyang et Moscou, consolidée par le fait d’avoir « partagé le sang, la vie et la mort dans la même tranchée ».
Pyongyang a envoyé des milliers de soldats combattre aux côtés de Moscou dans sa guerre d’invasion de l’Ukraine, lancée il y a bientôt quatre ans, selon les agences de renseignement sud-coréennes et occidentales.
Son cabinet a ensuite confirmé que la rencontre était « prévue » pour dimanche en Florideoù le président américain passe les fêtes de fin d’année dans sa résidence Mar-a-Lago. Selon Volodymyr Zelensky, les discussions porteront sur les « questions sensibles » du sorte du Donbassune région industrielle et minière de l’est de l’Ukraine que Moscou revendique, et de la centrale nucléaire de Zaporijjia (Sud) occupée par les soldats russes.
Les deux hommes évoqueront également les garanties de sécurité que les Occidentaux pourraient fournir à l’Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec la Russie, à-il poursuivi. « Il y a certaines questions dont nous ne pouvons discuter qu’au niveau des dirigeants », a expliqué le président ukrainien. Volodymyr Zelensky « n’a rien tant que je ne donne pas mon accord », a averti vendredi Donald Trump, dans un entretien au site internet Politico. « Je pense que ça se passera bien avec lui. Je pense que ça se passera bien avec (le président russe Vladimir) Poutine », avec lequel il prévoit de s’entretenir « bientôt », at-il relevé.
Mousseline rouge
La dernière version du plan américain, un document en 20 points, propose de geler les positions des deux camps sans répondre à la demande russe d’un retrait des forces ukrainiennes de quelque 20% de la région de Donetsk – métropole du Donbass – qu’elles contrôlent encore. Contrairement à la version originale rédigée par les Américains et présentée il y a plus d’un mois, le nouveau texte ne comprend plus aucune obligation juridique de non-adhésion à l’Otan pour l’Ukraine, un chiffon rouge pour Moscou qui a présenté cette question comme une des causes de la guerre.
Pour ces raisons, l’accord de la Russie à ce document en l’état semble improbable. Le nouveau texte « différencier radicalement » de ce qui avait été négocié entre Washington et Moscou, a constaté vendredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, appelant à revenir aux ententes antérieures, faute de quoi « aucun accord ne pourra être conclu ». « Sans une résolution adéquate des problèmes qui sont à l’origine de cette crise, il sera tout simplement impossible de parvenir à un accord définitif », a-t-il affirmé, accusant Kiev et ses alliés européens de « redoubler d’efforts pour torpiller » les traités diplomatiques.
Les Européens se concertent
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait savoir qu’un « contact téléphonique » avait « eu lieu » entre Russes et Américains, mais a refusé d’en révéler les détails car « la diffusion de ces informations pourrait avoir un impact négatif sur le processus de négociation ». Avant sa rencontre avec Donald Trump, Volodymyr Zelensky s’est entretenu vendredi avec plusieurs dirigeants dont le chancelier allemand Frédéric Merzainsi qu’avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.
En attendant une percée dans les négociations, l’armée russe a accéléré ses avancées ces derniers mois. Mardi, les troupes ukrainiennes avaient dit s’être retirées de Siversk, une ville de l’est, face aux assauts ennemis. Une prise facilitant l’approche des dernières grandes cités du Donbass encore sous contrôle ukrainien, Kramatorsk et Sloviansk. Non loin du front dans le nord-est, deux personnes ont été tuées et quatre blessées vendredi dans une frappe russe sur Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine.

