Elon Musk n’a pas apprécié l’amende de 120 millions d’euros infligée, vendredi, par la Commission européenne au réseau social X, dont il est le dirigeant. Selon l’exécutif européen, le réseau a enfreint plusieurs règles de la loi sur les services numériques (Digital Services Act, DSA).
« L’Union européenne (UE) devrait être abolie et la souveraineté rendue aux pays, afin que les gouvernements puissent mieux représenter leurs citoyens »a réagi l’entrepreneur samedi sur son réseau social.
« L’UE a infligé cette amende déraisonnable non seulement à X, mais aussi à moi personnellement.a poursuivi Elon Musk sur X. J’aime l’Europe, mais pas le monstre bureaucratique qu’est l’UE. » « Les commissaires ont « réveillé » la Stasi (police politique de l’ex-RDA) de l’UE sont sur le point de comprendre toute la signification de l’effet Streisand »at-il renchéri, en référence à ce phénomène qui veut qu’une information devienne de plus en plus visible à mesure qu’on tente de la censurer. « L’Europe se laisse aller vers le néant »a encore lancé Elon Musk, samedi, sur sa plateforme, dénonçant, dans un entretien vidéo qu’il a publié sur son compte, « la surrégulation » de l’UE.
En juillet 2024, l’UE avait notifié à X ses chagrins, qui portaient, entre autres, sur l’utilisation des voitures bleues, modifiées après le rachat de Twitter par un groupe d’investisseurs menés par Elon Musk, en octobre 2022. L’attribution de ce macaron bleu, accolé au nom du compte, survenait jusqu’ici au terme d’un processus de vérification et avait été conçue par les fondateurs de Twitter comme un gage de crédibilité. Mais après la prise de contrôle, les équipes d’Elon Musk ont accordé ces badges aux utilisateurs payants sans distinction, au risque de brouiller la perception des utilisateurs.
La Commission européenne reprochait également à X de ne pas communiquer suffisamment d’informations relatives à ses publicités, notamment l’identité de l’annonceur. Autre infraction au règlement européen, l’impossibilité pour des chercheurs agréés d’accéder aux données internes de la plateforme.
Vives critiques de la droite américaine
La décision de l’UE a suscité de vives critiques au sein de la droite américaine, dont est proche Elon Musk. « L’amendement infligée par la Commission européenne n’est pas seulement une attaque contre X, c’est une attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain par des gouvernements étrangers »a ainsi déclaré le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.
Dès jeudi, alors que la rumeur d’une amende courait déjà, le vice-président américain, J. D. Vance, avait accusé la Commission de sanctionner X. « pour n’avoir pas pratiqué la censure »semblant confondre la décision rendue vendredi avec une autre enquête de l’UE sur les contenus illégaux et la désinformation. « L’UE devrait soutenir la liberté d’expression plutôt que d’attaquer les entreprises américaines pour des idioties »avait-il écrit sur X.
Plusieurs représentants et diplomates européens ont, en revanche, pris la parole pour défendre l’Union européenne. « L’internationale réactionnaire à beau s’époumoner, nous ne nous laisserons pas intimider, a ainsi réagi au ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot. Chez nous, la transparence s’impose aux grandes plateformes. La règle est la même pour tous. TikTok l’a acceptée, X l’a refusée. La Commission européenne a sévi, elle a bien fait. Et ce n’est que le début ».

