(Agence Ecofin) – Au Libéria, le secteur agricole contribue à hauteur de 33 % au PIB et emploie environ 39 % de la population active. Comme dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, l’accès des agriculteurs au crédit reste encore limité pour plusieurs raisons, dont les risques associés au secteur.
Au Libéria, le Sénat a adopté le 18 décembre 2025 un projet de loi portant création de l’Agriculture Enterprise Development Bank of Liberia, une institution financière publique dédiée au financement du secteur agricole. Selon les informations relayées par le média local L’enquêteur libérienle texte doit encore être validé par la Chambre des représentants et promulgué par le président avant son entrée en vigueur.
D’après le sénateur Joseph Jallah, la création prochaine de cette nouvelle banque est prévue pour corriger un défi structurel : celui de la difficulté d’accès au crédit pour les agriculteurs et les entreprises agro‑industrielles dans le système bancaire traditionnel. Dans son rapport annuel de 2024, la Banque centrale du Liberia (CBL) indique en effet que le secteur agricole n’a capté que 4,1 % des prêts bancaires cette année‑là.
Comme dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, la problématique de l’accès au crédit dans le secteur agricole est largement documentée. Entre les risques climatiques, le manque de garanties acceptables ou encore l’accès limité aux services bancaires dans les zones rurales, les banques commerciales sont réticentes à débloquer des fonds pour soutenir les agriculteurs.
Avec le projet de l’Agriculture Enterprise Development Bank of Liberia, les autorités espèrent élargir l’accès au financement pour des milliers de petits exploitants et d’entreprises rurales grâce à une mise en œuvre progressive et à des partenariats avec les agences gouvernementales, les institutions financières, les organisations paysannes et les partenaires de développement.
Il est prévu que la nouvelle institution propose des produits financiers adaptés aux besoins et aux réalités des agriculteurs, mais aussi des services complémentaires tels que l’assistance technique, l’appui à la vulgarisation, l’accès à l’assurance et la facilitation de l’accès des producteurs aux marchés pour l’écoulement de leurs récoltes.
« Ce n’est pas seulement la création d’une nouvelle banque. C’est un engagement national à placer l’agriculture, notre premier employeur et l’épine dorsale des moyens de subsistance ruraux, au cœur de l’agenda de développement du Libéria »a déclaré M. Jallah.
L’enjeu pour Monrovia sera de renforcer la base de production agricole afin de réduire progressivement la dépendance aux importations alimentaires et les dépenses qui y sont associées. En 2024, le Libéria a importé pour près de 396,4 millions de dollars de produits alimentaires, selon les données de la CBL. Parmi les principaux postes de dépense figurent notamment le riz, le blé et ses dérivés ou encore les huiles comestibles.
Les prochains développements diront si l’entrée en service de cette banque pourront changer la donne en ce qui concerne la problématique du financement agricole.
Stéphanas Associé
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