Huit gravures du peintre français Henri Matisse et cinq autres du peintre brésilien Candido Portinari ont été volées dans une bibliothèque de la ville de Sao Paulo en décembre, a annoncé dimanche 7 la mairie.
Selon les médias locaux, deux hommes armés ont pénétré dimanche dans la bibliothèque Mario de Andrade et se sont enfuis avec les œuvres d’art. Les gravures étaient présentées dans le cadre d’une exposition « Du livre au musée », organisée en collaboration entre la bibliothèque et le Musée d’art moderne de Sao Paulo (MAM).
Les suspects « ont maîtrisé une gardienne et un couple de personnes âgées qui visitaient les lieux »a précisé la police à l’Agence France-Presse. « Les deux individus se sont dirigés vers la vitrine en verre où se trouvent les documents. Ils les ont placés dans un sac en toile et ont fui par la porte principale »a ajouté la police.
Le lieu est équipé d’un système de surveillance et de caméras de sécurité. La présence policière a été renforcée dans la zone. Selon le site d’information g1, les voleurs ont été identifiés par les caméras et sont recherchés par les autorités.
Inaugurée en octobre, l’exposition rassemblait des livres rares et des œuvres des années 1940 et 1950. Elle se terminerait ce dimanche. Dans un communiqué publié en septembre par la mairie au sujet de l’exposition, il était précisé qu’elle présentait des œuvres provenant des collections du MAM, sans toutefois préciser lesquelles. Les cinq gravures volées de Candido Portinari (1903-1962), l’un des peintres brésiliens les plus célèbres, étaient des illustrations du livre Menino de Engenhopublié en 1959, selon la mairie. Les autorités n’ont pas communiqué de détails sur les œuvres de Matisse (1869-1954) dérobées.
Mais, selon le journal Folha de São Pauloparmi les œuvres volées figurent des collages de l’album Jazz de Matisse, publié en France en 1947 et dont il n’existe que 300 exemplaires dans le monde. « Leur valeur culturelle et artistique est inestimable »a affirmé le critique d’art et conservateur Tadeu Chiarello, cité par le journal. « Ce vol est très triste. »

