Abidjan, 19 nov 2025 (AIP)- La Suisse et le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), en partenariat avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, lancent « Chrysalide », un incubateur politique destiné à accompagner l’essor d’une nouvelle génération de femmes leaders prêtes à occuper les espaces de pouvoir.
Alors que les femmes représentent près de 48 % de la population ivoirienne et presque autant des inscrites sur les listes électorales, leur présence dans les sphères de décision demeure étonnamment faible. Elles n’occupent que 13 % des sièges à l’Assemblée nationale, 20 % au Sénat, 18,18 % des postes gouvernementaux, 12 % des mairies et seulement 7 % des présidences de conseils régionaux.
Cette sous-représentation constitue un frein majeur à l’émergence d’une gouvernance inclusive, à la consolidation démocratique et à la production de politiques publiques réellement sensibles aux réalités des femmes et des populations les plus vulnérables.
C’est pour inverser cette tendance que la Suisse, en partenariat avec le PNUD et les institutions ivoiriennes, ainsi que l’Association des Femmes Ivoiriennes en Politique (FIP), a lancé en octobre le programme d’incubation du leadership féminin « Chrysalide » à Grand-Bassam, sous le parrainage de la ministre d’État, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto-Lamizana.
Le programme propose une approche intégrée, combinant coaching personnalisé, incubation, valorisation de l’image publique, stratégies de visibilité médiatique et mise en réseau avec des décideurs, des dirigeants politiques, des institutions nationales et des réseaux féminins africains et internationaux. L’objectif est d’accompagner l’émergence de futures décideuses publiques, élues locales, dirigeantes communautaires ou influenceuses d’opinion.
La cérémonie, qui a réuni des centaines a permis de mettre en lumière la première cohorte de femmes mentors, formées aux techniques de mentorat et de coaching et appelées à accompagner et guider efficacement les futures leaders du programme.
Lors de la restitution des engagements, les mentors Chrysalide ont exprimé leur détermination à transmettre leur expérience et à soutenir les femmes qu’elles accompagneront. « C’est notre responsabilité de tendre la main à celles qui viennent derrière nous », a confié l’une d’entre elles, évoquant la nécessité d’une solidarité féminine active pour faire progresser la représentation des femmes dans les espaces décisionnels.
La Représentante résidente du PNUD, Blerta Cela, a salué une initiative qui, selon elle, « s’attaque aux barrières systémiques qui limitent l’accession des femmes aux postes de décision et de leadership ». Elle a rappelé que l’égalité des genres n’est pas seulement une question de justice, mais un impératif pour le développement durable.
La Cheffe de mission à l’Ambassade de Suisse, Déborah Attolini, partenaire clé du programme, a réaffirmé l’engagement de son pays aux côtés de la Côte d’Ivoire. « La Suisse croit fermement que l’émancipation des femmes est un levier essentiel pour une société plus juste et plus prospère. Le programme Chrysalide incarne parfaitement cette vision en alliant formation, visibilité et mise en réseau stratégique », at-elle expliqué.
Mme Ouloto-Lamizana a rappelé aux participants, l’importance de leur engagement. « Le pouvoir sans les femmes n’est pas le pouvoir. Les femmes sont le pouvoir », a-t-elle affirmé. Elle a bénéficié les bénéficiaires à oser et à s’affirmer. « Chères sœurs, prenez votre place. Ne doutez jamais de votre légitimité. Vous n’avez besoin de la permission de personne pour décider. Notre pays a besoin de vous », at-elle indiqué.
Avec Chrysalide, la Suisse, le PNUD, le Ministère de la Femme et l’AFIP espèrent contribuer à l’émergence d’un vivier solide de femmes prêtes à occuper et transformer les espaces de pouvoir.
Il ne s’agit plus seulement de former, mais de créer les conditions d’une véritable transformation, notamment libérer le potentiel, ouvrir des opportunités concrètes et permettre aux femmes d’accéder aux responsabilités dans les collectivités, les partis politiques, les organisations professionnelles et les institutions nationales.
(AIP)
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