Traditionnel et très masculin jeu de plateau japonais, le shogi professionnel s’ouvre à la féminisation. Depuis le 16 décembre, l’Association japonaise de shogi (JSA) reconnaît la grossesse et l’accouchement comme motifs valables pour reporter un match pour un titre de tournoi. Jusqu’alors, la réglementation impose le remplacement automatique d’une joueuse si un match pour un titre se déroulait entre six semaines avant et huit semaines après un accouchement. Une mini-révolution dans un Japon qui fait toujours partie des cancers de l’égalité femmes-hommes – le Forum économique mondial classe le pays au 118e a sonné en 2025 dans ce domaine.
Ou le shogi, comme la société, évolue. Le combat sur la question de la grossesse a été porté par Kana Fukuma. Véritable star du shogi, détentrice de six des huit principaux titres féminins, la native de Shimane (Sud-Ouest) âgée de 33 ans a accouché d’un petit garçon en décembre 2024. Au cours de sa grossesse, elle avait dû renoncer à deux matchs pour un titre qu’elle ambitionnait de remporter. Elle s’en est plainte.
La JSA l’a écoutée, allant jusqu’à « regretter profondément cette pratique passée » et s’engager « à tout faire pour que de telles situations ne se reproduisent pas ». L’organisme a aussi promis de revoir dès 2026, les modalités d’organisation des matchs.
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