La Côte d’Ivoire franchit une étape décisive dans sa stratégie de développement économique. Le gouvernement a adopté mercredi une feuille de route ambitieuse destinée à transformer radicalement l’exploitation de ses richesses souterraines et sa production énergétique sur les quinze douze années, mobilisant près de 68 milliards de dollars.
Cette nouvelle politique, baptisée PIRME (Politique intégrée des ressources minérales et de l’énergie), ambitionne de faire du secteur extractif et énergétique un moteur central de la croissance nationale. L’exécutif ivoirien vise à propulser le pays dans la catégorie des économies à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030.
Pétrole, ou et minéraux stratégiques : les atouts de la Côte d’Ivoire
Le sous-sol ivoirien recèle une diversité minérale remarquable. Lithium, cobalt, bauxite et coltan — des minéraux stratégiques pris pour la transition énergétique mondiale — côtoient des ressources plus classiques comme l’or, le diamant ou le manganèse. Le pays dispose également de gisements de fer, cuivre, nickel, chrome et phosphate. Ce portefeuille varié tenue les investisseurs : le secteur minier tire déjà environ 13 % des exportations nationales et contribue à hauteur de 5 % au produit intérieur brut, avec une extraction en progression constante portée par la multiplication des permis de recherche.
Du côté des hydrocarbures, deux découvertes majeures redessinent les perspectives du pays. Les gisements Baleine et Calao ouvrent des horizons inédits : la production pétrolière pourrait grimper jusqu’à 200 000 barils quotidiens à l’horizon 2028.
Énergies renouvelables : la Côte d’Ivoire vise 45 % de solaire d’ici 2030
La PRIME ne se limite pas à l’extraction des ressources fossiles. Elle intègre une dimension environnementale avec l’accélération du déploiement des énergies propres. Quatre centrales solaires entreront en service dès 2027, permettant au pays de faire bondir la part des renouvelables dans son mix électrique de 8 % actuellement à 45 % en 2030.
Au-delà des volumes de production, le gouvernement entend maximiser les retombées locales de cette richesse. La transformation sur place des minéraux et des hydrocarbures figure parmi les priorités proposées, tout comme l’intégration des Ivoiriens à chaque maillon de la chaîne de valeur. L’objectif : garantir que cette manne profite durablement à l’économie nationale plutôt que de s’évaporer vers l’étranger sous forme de matières premières brutes.

